Filiatio - Vu de Belgique, le débat français sur la résidence alternée (RA) semble dominé par la polémique entre associations de pères et de mères, mais aussi entre parlementaires, voire entre psychologues, pédopsychiatres, etc... De votre point de vue, la société française est traversée par ces oppositions ?

Élodie Cingal - Je précise qu'en tant que psychologue spécialisée dans les séparations parentales, je ne rencontre que ceux qui n'ont pas accès à  la RA. C'est évidemment la limite quant à  ce que ma clinique me permet de dire du point de vue de la société. En revanche, je constate que j'ai énormément d'amis dans ma vie privée, ou de " gens qui connaissent des gens qui connaissent des gens " qui pratiquent une RA sans être passés devant le juge ou sans être encore passés devant le juge. Je pense que la RA est bien plus appliquée en France qu'on ne le croit, qu'elle est rentrée dans les moeurs, dans les choix des individus et des parents.

Depuis 10 ans que j'exerce dans ce domaine, je constate qu'on a évolué d'une société de mères " anti-RA ", prises par leur image, par leurs besoins de mères, de pères qui se sentaient très seuls, de politiques qui se désintéressaient de la question, de psychologues d'orientation psychanalytique - les vieux de la vieille " anti-RA " avec sur leur bureau " Le livre noir de la garde alternée " de Jacqueline Phélip - à  une révolution française en psychologie. Depuis 10 ans, une vague de psychologues fait irruption dans un milieu où l'on est très " thérapie des schémas ", " thérapie cognitive comportementale ", " DSM ", neuropsys, et, par le biais d'un questionnement contemporain du développement de l'enfant basée sur la théorie de l'attachement, rompt avec la fausse idée d'une seule et unique figure d'attachement. Même Jacqueline Phélip est revenue sur sa lecture passée. Honnêtement, une vraie révolution qui ne passe pas encore par les juges, est à  faire. Même les avocats parviennent en audience à  être plus frontal pour demander la RA, pour affirmer que la mère n'est pas le seul parent compétent.

Filiatio - Qu'est-ce qui explique ce fossé entre la vie des gens et le débat politique ?

E.C. - Une réponse en un mot : #balancetonporc. Ce féminisme- là , qui est un féminisme anti-hommes, qui renforce la croyance en l'homme-prédateur et la femme-victime dessert la RA. De ce que je peux observer aujourd'hui dans mon petit monde de psychologues à  Paris, c'est que ce qui fait résistance à  la RA au plan politique, c'est l'idée, la peur de opposition, du combat féministe que provoquerait une décision de ce type-la. Mais, à  la vérité, la population, les juges, les psychologues ont tous évolués. Peut-être pas encore assez vite, mais j'ai la conviction que, dans 10 à  15 ans, la résidence alternée sera banalisée. Ce que je peux observer également, c'est le très grand décalage entre ce que les gens vivent et comment ils vivent et ce qui est dit de la vie des gens sur les réseaux sociaux. Il y a sur les réseaux sociaux une sur-représentation des extrêmes, une forme d' " hystrionie ", de jubilation théâtrale à  être dégoulinant de victimisation, de hargne envers l'autre. Finalement, les réseaux sociaux nous donnent à  ne plus voir les femmes que sous l'angle de victimes de violences conjugales, de harcèlement, ...

Filiatio - En 2014, Sylvain Missonnier écrivait dans " Le Carnet Psy " que ce qui avait fait évoluer son point de vue sur la RA était à  la fois la découverte des travaux de Blaise Pierrehumbert sur une relecture contemporaine de la théorie de l'attachement et un débat intérieur nourri par sa clinique,et non par la polémique. Qu'en est-il de votre clinique sur le sujet ?

E.C. - Il y a 10 ans, je rencontrais énormément de papas qui venaient se battre pour obtenir une RA sur le mode " je suis un bon papa ". Je n'ai plus de dossiers comme cela depuis deux ou trois ans déjà . Je n'ai plus que des dossiers de fausses accusations. Parce qu'assez facilement aujourd'hui, un papa qui demande la RA, qui sait argumenter et qui sait monter son dossier, l'obtient même lorsqu'il s'agit de " tout-petits ". Je ne vois quasiment plus que des cas de fausses accusations et de grandes violences. Cette évolution est phénoménale dans tous les sens du terme. Encore une fois, je précise que je travaille sur Paris, et que je ne reçois pas d'enfants. Il y a donc toute une partie de la population à  laquelle je n'ai pas accès. Parce qu'il y a aussi beaucoup de parents qui ne s'adressent aux psys que lorsqu'il s'agit des enfants. Peut- être que ce sont les pédopsys qui ont accès à  cela ?

Filiatio - Ce sont justement certains de ces pédopsychiatres que vous avez cités qui multiplient les déclarations, les articles de presse, les lettres ouvertes, les blogs, qui sont très polémiques sur les réseaux sociaux contre la RA.

E.C. - Qui les croit encore ? Plus personne ne les écoute, plus personne n'écoute Maurice Berger. Reste Bernard Golse et un lobby féminin qui lui fait écho. Ce qu'ils disent ne fait plus de sens aujourd'hui. Par contre, Marcel Rufo est revenu sur ses positions anti-résidence alternée, Stépahne Clerget débat pour la résidence alternée, Paul Bensussan y est favorable comme Roland Coutenceau.  

Filiatio - Comment expliquer que ce soit un certain lobby féminin qui soutienne ces figures passées de la pédopsychiatrie dont la lecture de la théorie de l'attachement aboutit à  éloigner les mères du marché du travail, de celui de la formation, des droits sociaux à  une pension complète, de l'épanouissement personnel en dehors du foyer pendant au moins les 6 premières années de vie de leur enfant ? Cette image-là  de la coparentalité est celle d'un paternalisme qui est à  l'opposé des luttes féministes.

E.C. - Évidemment. Mais à  l'autre bout du spectre, regardez aussi comment fonctionnent les associations de pères ? Elles ne fonctionnent pas, elles pleurent, elles se plaignent. J'en parle en toute connaissance de cause puisque j'ai travaillé avec SOS Papa pendant quatre ou cinq ans sous la présidence de Michel Thizon, quand la situation n'était pas celle-là . Depuis, les associations de pères se sont multipliées et chacun de leur président veut tirer la couverture à  lui. Nous avons affaire à  des egos démesurés qui empêchent toute collaboration, toute fédération des revendications. La RA, les fausses accusations, la procréation médicalement assistée (PMA), la gestation pour autrui (GPA), les placements abusifs d'enfants, tout est mis dans le même panier. Cet éparpillement-là  est évidemment propice aux discordes. Je n'ai pas vu un seule de ces organisations capables de s'associer aux autres pour construire un dossier, une revendication et savoir s'adresser au gouvernement et aux parlementaires. Il y a là  une réelle difficulté. Sans oublier de dire que les pères sont lésés par le corps social. Vous allez dans n'importe quelle association de femmes, elle bénéficiera logiquement de subventions qui vont permettre l'engagement d'une assistante sociale, d'une psychologue, éventuellement de pouvoir construire des collaborations avec des médecins, etc. C'est un gage de travail sérieux incontestable. Mais, SOS Papa qui est, sur le papier, la plus grande association de pères, reçoit des subventions pour un local. Les psychologues ou juristes qui, comme moi ont travaillé là -bas, l'ont fait bénévolement.

Filiatio - Comment se passent les relations entre les psychologues et les juges aux affaires familiales (JAF) aujourd'hui ?

E.C. - Aucune. Je fais des attestations où je me positionne en expliquant ce que je vois en séance et ce que je comprends de la situation. Sur dix ans, je pense avoir influencé deux décisions des JAF. Pourtant, je fais partie de ces psys qui acceptent de recevoir les dossiers. Je vais lire les procès-verbaux d'audition, les jugements, les conclusions de chaque avocat, les plaintes, les mains-courantes, toutes les pièces qui sont jointes au dossier. Je ne me base pas uniquement sur le récit du client. En France, la parole des psys est extrêmement instrumentalisée. Si je prends par exemple, la relation entre le JAF et son enquêteur médico- psy : la parole du psy est devenue parole d'évangile pour tout le monde. L'enquêteur n'est plus un outil parmi des dizaines d'autres diagnostics : il est L'OUTIL diagnostic. Peu importe sa qualité ! Paul Bensussan par exemple explique bien les difficultés de l'enquête médico-psy. Beaucoup d'enquêteurs fondent un jugement sur leurs principes, et non pas sur ce qu'ils analysent et interprètent. C'est, paraît-il, la liberté française.

Comme lui, je critique le fait que les enquêtes médico-psy ou les enquêtes sociales en France se déroulent sans méthode, sans formulaire, sans explication de l'objectif. On n'en connaît pas l'orientation, ni les principes. 

Filiatio - À plusieurs reprises, lors de nos entretiens à  Paris, on nous a objecté cette fameuse exception française contre les politiques nouvelles de règlement du contentieux familial belges, ou suisses, ou québécoises pour ne parler que de la francophonie. Qu'est-ce qui explique le peu de résultats des modes alternatifs de règlement du confl  dans l'hexagone ?

E.C. - En France, il y a trop de psychologie dans les formations de médiateur. Du coup, le médiateur se prend pour un psy et biaise la médiation. En outre, les deux premières séances de médiation servent, en principe, à  régler l'animosité. Moi, j'aimerais qu'on m'explique, moi qui déteste mon mari, comment en me mettant dans la même pièce que lui et en faisant remonter toutes les blessures et tous les problèmes entre nous deux, on va arriver à  un accord ? La médiation pose problème parce qu'on veut à  tout prix raviver les émotions négatives et, dans le même temps, on espère éviter tout biais cognitif, ce qui est une hérésie dans les thérapies comportementales par exemple. On fait tout à  l'envers.

Filiatio - Si ce n'est pas la médiation, que propose- t-on aux parents pour les aider à  négocier leurs séparations à  l'amiable ?

E.C. - Personnellement, je ne fais pas de médiation mais je réalise des séances pour soutenir et accompagner des couples dans la séparation. La première chose que je leur dis est que la raison de leur séparation n'a pour moi aucune importance. Adultère, trahison, tout cela n'est pas relevant. Ils peuvent m'en informer pour que je puisse le prendre en compte, pour me permettre d'avoir par ci, par là  un peu plus d'empathie. Mais honnêtement, nous ne sommes pas réunis pour décider de qui est en faute. On est là  pour trouver un accord qui doit porter sur le mode de garde, la contribution alimentaire, l'organisation de la vie de l'enfant et de ses parents. Voilà  pourquoi je suis convaincue que la RA doit s'organiser en fonction des besoins et des possibilités des deux parents. J'ai dit tantôt que la formation des médiateurs faisait beaucoup trop de place à  la psychologie. A contrario, je déplore les carences juridiques. Combien de médiateurs n'ont-ils jamais lu un jugement, et négocient avec les parents des accords qui se révèlent inapplicables, trop légers ? Je conseille toujours aux parents de trouver un accord qui soit le plus serré, le plus cadrant, avec le moins de zones d'ombre possible. Parce que demain, en cas de changement dans leur vie sentimentale, en cas de recomposition familiale, l'accord est là  comme un garde- fou contre l'influence éventuelle du nouveau partenaire. Je pense à  toute la problématique des déménagements par exemple. C'est pourquoi je plaide pour des accords qui organisent la vie de l'enfant et de ses parents presque à  l'heure près.

Filiatio - Les violences conjugales sont au coeur du débat français sur la RA. Pour certaines associations de mères, toute violence conjugale devrait automatiquement se solder par une mesure de garde exclusive, voire par une remise en cause de l'autorité parentale conjointe. De nombreux psychologues tentent de faire valoir que la question de la violence est complexe, qu'il ne peut y avoir une réponse unique. Mais leur voix sont peu entendues.

E.C. - Autorité parentale conjointe vs résidence alternée ? En France, en cas de violences conjugales, la plupart des parents conservent l'autorité parentale, mais perdent la résidence. Je peux être un père violent, ou une mère violente,et pour autant ne pas être un-e idiot-e et avoir de bonnes idées pour mon enfant. A contrario, je peux avoir une femme, ou un mari, qui n'est pas violent, qui s'occupe bien de l'enfant mais qui refusera de l'inscrire à  tel ou tel truc que je considère bien pour lui. 

L'enfant a besoin de savoir d'abord que son père reste son père ou sa mère reste sa mère, parce que l'enfant continue à  aimer ce parent maltraitant : " j'ai un père qui pète les plombs de temps en temps, mais entre deux pétages de plomb, c'est mon père qui est génial, qui m'emmène au foot, qui m'a aidé à  développer telle compétence, telle préférence, qui m'a transmis telle valeur ". Poursuivons le récit : " Moi, la mère de cet enfant qui a développé une telle affinité avec le foot et son père, j'ai été tabassée par mon mari pendant des années. Je ne supporte plus le foot et j'en prive mon enfant. Par le maintien de l'autorité parentale conjointe, cet homme, ce mari peut réussir à  m'influencer et me faire maintenir des choses qui le représentent. Et moi, le mari violent, je vais éventuellement me soigner et, dans trois ans, je ne suis plus violent. Il va falloir que je fasse mes preuves pour récupérer la garde alternée. " Toucher à  l'autorité parentale du père reviendrait à  amputer cet enfant du fait que le père puisse influencer maman " Sur mes goûts parce qu'il les connaît mieux ".

Filiatio - Voilà  pour l'autorité parentale, qu'en est-il de la question de la résidence ?

E.C. - Je ne suis pas d'accord pour qu'un parent qui frappe l'autre parent soit d'office privé de son enfant parce que la dynamique de la violence conjugale peut très bien être celle d'une co- construction de la violence. Celui qui frappe peut être en réalité une personne non violente. Dans tous les cas, il faut réaliser une belle enquête systémique.

Je dois aussi préciser qu'au départ des cas que je rencontre, et je répète qu'ils ne représentent pas la totalité de la société, toutes les femmes violentées par des prédateurs, par de vrais bourreaux veulent à  tout prix que l'enfant maintienne un lien avec le père. Toutes les femmes qui sont dans une co-construction de la violence, où elles-mêmes ont un problème de violence intérieure qui se manifeste notamment en poussant l'autre à  agir violemment, veulent à  tout prix virer le père. 

Si l'on veut aborder cette question des violences conjugales, comme psychologue, avec objectivité, on doit d'abord s'affranchir du conditionnement de notre formation universitaire. Nous sommes, nous étions conditionnés à  ne pas nous intéresser aux hommes. Sur les sept années de ma formation, on ne m'a parlé de l'homme qu'une seule fois pour me le présenter comme un prédateur, jamais une victime. Moi, par exemple, j'essaye de faire entendre la voix de certains de mes clients sur la question des violences qui leur sont faites par leur conjointe. Pourquoi " SOS Hommes battus ", l'association fondée par Sylvianne Spitzer n'a jamais décollé ? Pourquoi n'a-t-elle reçu aucune subvention ? Pourquoi aucun gouvernement ne s'est intéressé à  cette question ? C'est politiquement incorrect : voilà  la réponse. Et à  chaque fois qu'on en parle, on est renvoyé à  " Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ". D'accord, l'homme c'est seulement tous les 14,5 jours (Ndlr. Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, 2012 et 2013). Oui, statistiquement, les hommes sont plus violents que les femmes. Mais l'homme qui est violenté, j'en fais quoi individuellement, dans mon cabinet ? Je l'adresse où ?

On s'en fout, il est rare, il est politiquement incorrect. Et si j'ai le malheur de parler de cela publiquement, je suis prise à  partie, injuriée par “SOS Les mamans”, cataloguée comme “masculiniste”. Et pourtant, c'est pour moi une évidence que quand c'est une femme-victime qui s'adresse à  moi, je vais la soutenir et l'aider de la même manière. Je ne comprends pas pourquoi l'on oppose systématiquement ces situations. La violence n'a pas de sexe. La souffrance des parents et des enfants n'a pas de sexe.

Filiatio - Si, comme vous le dites, le mode d'hébergement est celui qui répond aux besoins des parents, comment prend-t-on en compte l'intérêt de l'enfant ?

E.C. - Vous avez compris que je suis plutôt rétive aux idées toutes faites, érigées en dogmes. Deux parents séparés qui s'éclatent dans leur mode de garde feront de très bons parents pour l'enfant qui s'éclatera aussi dans ce mode de garde. Je crains parfois que l'intérêt de l'enfant ne soit érigé en dogme qui favorise le fait que l'on prenne les choses à  l'envers : “Est-ce que tu veux aller au sport, mon chéri ? C'est toi qui décides d'aller au sport ! Est-ce que tu veux aller chez ton papa ? Parce que ton papa, c'est comme du sport, c'est interchangeable. Est-ce que tu crois que tu as raison de vouloir aller chez ton papa ?” À quel moment, un enfant même de 16 ans est-il compétent pour répondre à  cela ? À quel moment l'enfant a-t-il une vue d'ensemble et une compréhension des enjeux ?

Filiatio - Mais que signifie alors le droit de l'enfant à  être entendu à  propos des décisions qui impactent sa vie ?

E.C. - Il est consulté. Son avis est consultatif ; il n'est pas décisionnaire. Je relève que l'enfant est auditionné en cas de conflit, voire de conflit extrême. L'est-il en cas d'accord ? Je pense que le corps social ne s'interroge pas assez sur le fait que la parole de l'enfant est bien souvent une parole répétée du parent. Elle peut aussi ne pas l'être. Mais comment un non-expert, sans prendre en compte tous les éléments, en ce compris ce qui relève de la psychologie jusqu'aux théories psychanalytiques les plus cimentées en passant par la compréhension fine du développement cognitif de l'enfant, va-t-il être capable de distinguer ce qui appartient au parent de ce qui appartient à  l'enfant ? Quels sont les techniques ? Quelles grilles de lecture ? Quels sont les outils dont je dispose pour poser mon constat ? Est-ce normal que d'un clinicien à  un autre, on n'ait pas le même rapport d'enquête ? Il faut construire les outils appropriés pour former des professionnels, techniciens de l'enfant, de ses droits, de son intérêt. Et là , on y est pas du tout.

Filiatio - L'une de vos collègues belges, Édith Golbeter-Merinfeld remarque que le discours sur l'intérêt de l'enfant, comme la pratique de ses droits à  être informé et entendu, ne s'étend toujours pas à  une information spécifique par le juge du contenu du jugement.

E.C. - Sur ce point, je suis par exemple favorable à  ce qu'il existe une rédaction du jugement à  l'attention des parents et une seconde rédaction du même jugement à  l'attention de ou des enfant-s. Parce que l'écrit est important. Je suis également convaincue qu'il faut prendre le temps de rédiger un jugement ou un accord chez le médiateur de manière à  ce qu'il n'y ait pas d'interprétation possible. C'est cela aussi que j'entends quand je parle d'un accord le plus serré possible. On est sur de l'organisationnel, sur du pratique, du quantifiable, du comptabilisable. Cela reste possible tout en insistant sur le fait qu'il s'agit là  d'un jugement pris faute d'un meilleur accord - à  venir - entre les parents. Il ne faut jamais oublier cette dimension-là . Il faut accepter que les deux parents puissent changer, faire évoluer les termes du jugement, de commun accord, sans nécessairement repasser devant le juge, ou à  tout le moins sans devoir recommencer toute la procédure.


Article paru dans Filiatio #35 - 9-10-11/2019