Les féministes sont réputées être " contre " la famille; or, la maternité et la famille font partie de leurs préoccupations constantes. Mais elles en contestent le modèle archétypal, ainsi que les politiques familiales actuelles qui privilégient une hiérarchisation des relations entre conjoints.

"Et si les femmes n'avaient que des paradoxes à offrir"...

Pour préparer le dixième anniversaire de l'Année Internationale de la Famille, l'Université des Femmes a consacré, fin 2003, sa formation longue annuelle (± 42 heures de cours et débats) au thème de la famille. Ce n'est pas la première fois qu'elle aborde ce thème: au début des années'80, elle a organisé un colloque international sur le thème "Enfants des femmes ou enfants de l'homme?". En 1994-1995, elle a consacré trois numéros de son périodique "Chronique féministe" au thème: "La famille, une affaire politique?". Actuellement, avec l'Ulg, elle collabore à une recherche sur les "Femmes monoparentales". Paradoxal? Un tel sujet, venant d'une association d'éducation permanente dont l'engagement est nettement féministe, peut surprendre. En effet, l'opinion publique est persuadée que les féministes sont "contre" la famille et les théoriciens familialistes, particulièrement les démographes, prétendent souvent que les féministes sont la cause de la dénatalité et de la destruction de la famille. Pourquoi n'incriminent-ils pas plutôt le courant nihiliste qui manifeste son horreur de la reproduction (et de la mère comme reproductrice), ou le courant psychanalytique de la mort de la famille qui voit dans la famille (et la mère) la source de toutes les psychoses et névroses? Or, la maternité et la famille ont été des préoccupations constantes pour les féministes. La plupart des courants féministes refusent toutefois que la maternité soit une cause d'exclusion sociale pour les femmes et que l'identité de la femme se confonde totalement avec la maternité .

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Analyse n.36/2005, Université des femmes