C'est avec une énergie inversement proportionnelle au soir tombant que Souad Taïeb nous a présenté le service auquel elle apporte sa qualité de psychologue clinicienne et psychothérapeute. Si de par sa formation, sa fonction première y est thérapeutique, c'està - dire rendre aux victimes un cadre où elles puissent se RASSEMBLER, et dans lequel elle les accompagnera durant leur processus de transition, elle est aussi partie prenante dans un groupe de réflexion, pluridisciplinaire et à  visée juridique. Ce groupe est composé entre autres de juristes, de thérapeutes, d'inspecteurs de police, de criminologues... Une de leurs spécificités est de replacer l'inceste dans une problématique de société, notamment en en élaborant une définition qui, in fine, pourra être inscrite dans le Code Pénal. Actuellement, une des réalisations de ce groupe, via ses interventions au Parlement et son travail d'information et de formation, est d'avoir fait reculer le délai de prescription des crimes d'inceste de 10 ans à  15 ans. Un autre aspect de ce groupe de travail est d'offrir des formations visant à  préparer les personnes susceptibles de rencontrer des victimes d'incestes.

Par ailleurs, Souad Taïeb nous rappelle la complexité d'approcher un sujet qui touche à  des mythes et à  des symboliques séculaires et comment le décalage isolant les victimes des non-victimes est à  l'aune de l'épaisseur des murs d'opprobre, de peur et de silence séparant les uns des autres. À l'issue de cet entretien, je me rends à  nouveau compte de combien un sujet comme l'inceste met chacun d'entre nous, consciemment ou non, psychiquement à  contribution.


> SOS Inceste, Avenue Hansen-Soulie 76, 1040 Etterbeek
02 646 60 73, sosinceste.belgique@skynet.be

Lire la suite du dossier préparé par Sabine Panet et David Besschops: L'inceste

Dossier paru dans Filiatio n°11 - septembre / octobre 2013